Sofia Elea Bowen
Est né à Paris, le 1 avril
Est âgé de 23 ans

Je suis...
Curieuse
Déterminée
Jalouse
Bavarde
Loyale
Energique
Sociale

3 années, c’est ce qu’il faut pour obtenir un papier universitaire selon certaines branches pour entamer sa vie, poser la première brique avant de s’attaquer à la deuxième. 3, c’est petit comme chiffre ; c’est le 3 de 1, 2, 3, soleil car sinon, l’attente serait trop lente et le jeu en deviendrait moins amusant. 3, c’est « à 3 », une idée de départ immédiat pour les impatients, pour ne pas se laisser le temps d’hésiter à nouveau, de reculer ; un bon moyen pour voir les lâches rapidement car celui qui cède avant 3 n’avait vraiment pas de tripes. 3, c’est le nombre pour chaque début de famille, un nombre imposé pour empêcher un surplus. Le chiffre 3, c’est un des premiers qu’un enfant apprend. Il n’apprend pas à compter jusqu’à deux, seulement jusqu’à 3. Les premières difficultés arrivent après. 3, c’est petit, que ce soit pour 3 secondes, 3 minutes, 3 mois ou 3 années. 3 années, ce n’était pas suffisant pour se souvenir de Laia, mais amplement suffisant pour connaître la présence, le bonheur et le confort que d’avoir une personne proche; suffisant pour comprendre la douleur de l’absence. Mais pas assez pour comprendre que quelqu’un est parti définitivement. 3 années, ce n’était pas assez pour avoir de réels souvenirs d’une personne bien qu’une image demeure dans l’esprit de Sofia : un visage poupon bien rond avec des yeux pétillants, une image créées au fil des années par son cerveau devenant vicieux, trouvant de nouvelles pièces pour rendre l’image plus réelle que jamais, pour préserver l’absence laissant à vif la jumelle rescapée, laissant une blessure ouverte, mais endormie car elle n’a jamais eu conscience de la disparition de Laia.
Elle avait 3 ans, l’âge suffisant pour la préserver de cette perte soudaine, l’âge indiqué pour ne pas comprendre le choc brut survenu derrière le portail, ni ce qu’annonçaient réellement les cris de la nourrice. L’ambulance n’eut pour effet que de l’effrayer. Derrière son portail parisien que Sofia avait connu depuis sa naissance, là où elle jouait dans la cour intérieur avec Laia sous les yeux bienveillants de la nourrice et souvent de ses parents, là où elle accueillait avec sa soeur la voiture de son père ou le retour de la mère, juste là, elle était protégée du monde extérieur, bien loin de comprendre que la vie pouvait s’arrêter, trop loin pour savoir que des dangers se trouvaient à chaque coin de rue. Il suffisait d’une erreur d’inattention, une marche arrière rapide d’un voisin en retard, d’une petite fille concentrée sur son ballon qu’un ami avait envoyé au-delà du portail avec un cri de victoire qui raisonne aujourd’hui comme un cri de souffrance. Laia, celle qui aimait être l’aventurière découvrant les indiens, celle qui aimait se qualifier de courageuse, de pirate prête à présenter au monde les nouveaux horizons, cette Laia Jane Bowen était partie chercher le ballon lancé bien loin, se réjouissant probablement de cette petite aventure où elle pourrait croiser peut-être un félin qu’elle qualifierait d’agressif ou ramener à sa soeur un gobelet trouvé par terre comme si c’était une relique, racontant que la rue était tachée de blanc et que c’était un mystère à élucider. Laia la rêveuse s’était retrouvée face à un danger qu’elle ne vit peut-être même pas, déjà fière d’avoir trouvé son ballon rouge, son trophée qu’elle lancerait à Sofia pour qu’elle laisse sa poupée qu’elle habillait avec la nourrice pour venir jouer. Laia la distraite avait connu le même sort que grands nombres d’explorateurs : un accès direct vers un monde inconnu de tous. Elle est décédée dans l’ambulance avec pour compagnie la nourrice qui ne respirait plus que le désespoir, sous les yeux de deux ambulanciers ayant trop soif d’espoir. Sofia, elle, était avec l’ami Victor, confiés à une personne du petit immeuble dans lequel elle vivait depuis 3 ans, effrayée, consciente que quelque chose n’allait pas, mais pleurant sans savoir pourquoi, sans savoir qu’elle serait hantée par une image de Laia galopant au-delà du portail dans sa robe rose, celle que Sofia avait tant voulu car la jaune qu’elle avait, elle l’aimait moins. Mais qui sait si cette image n’était pas le fruit de son cerveau, de son besoin de se souvenir de Laia par elle-même ?
Fin de l’histoire. Personne ne put jamais savoir si Laia avait eu connaissance de comment elle était venue au monde, du récit de Michael Bowen venant faire des études dans la ville parisienne, rencontrant Carmen au détour d’un bar et la draguant de manière plate, se prenant un vent rempli d’insultes avant de trouver la phrase faisant rire la jeune femme. Mais elle avait l’âge où cela semblait tomber sous le sens que cela avait été facile, que depuis le premier moment, leur histoire s’était enclenchée et que Carmen abandonna son nom Maza pour celui de Bowen avant de suivre Michael aux Etats-Unis afin de vivre un deuxième mariage pour sa belle-famille américaine. Mais Laia ne connut pas les premières difficultés, la mal du pays de Carmen, son choix de retourner à Paris quand elle était enceinte et la mutation de Michael dans cette ville qui lui avait présenté sa femme. Le récit de l’accouchement fut raconté néanmoins, à mi-voix, affublé d’adjectifs comme « long » ou « difficile », d’une insulte de « père indigne » pour Michael qui avait failli louper l’accouchement, occupé à boire un café avec ses parents fraîchement débarqués de Salt Lake City pour l’événement, c’était dire combien l’accouchement avait duré. Laia comme Sofia surent que leur premier prénom était un hommage aux origines espagnoles de Carmen qui n’avait connu presque la France, et que leur second prénom, soit Jane et Eléa, était en honneur au monde littéraire, Jane pour l’auteur Jane Austen qu’aimait tant leur mère ou pour Jane, celle qui tomba sous le charme de Mr Bingley lors du premier bal tout comme lui sous le sien, et Eléa pour l’oeuvre de Barjavel, La Nuit des temps, l’oeuvre préférée de leur père. Mais le savoir s’arrêta là puisque Laia entra en scène, précédée par Sofia qui avait été envoyée en éclaireur, qui avait connu le monde seule le temps de quelques instants. Elle affronta la lumière, le bruit, le monde extérieure sans Laia alors qu’elle avait vécu en symbiose avec elle pendant neuf mois. Elle avait même gagné un précieux temps, s’attardant dans le ventre, appréciant probablement ce monde silencieux en la compagnie de sa soeur. Et quand elle sortit, elle ne se douta pas qu’elle devrait savoir aussi faire ses armes seule.
Le chapitre suivant ne dura que trois années, le temps d’apprendre à vivre en communauté, le temps de s’attacher, le temps de trouver une stabilité familiale à 4. Ce ne fut pas aisé pour Michael et Carmen d’assumer deux enfants directement surtout qu’à mi-mots, ils avouent que Sofia et Laia avaient le même visage de chérubin, mais étaient incapables de se synchroniser sauf pour faire front commun. Puis avant de dire « ouf », avant de se dire qu’elles grandissaient trop vite, Laia fut figée dans leurs souvenirs, assimilée à jamais à cet jour plutôt chaud pour un mois de septembre où tous furent réunis à l’église devant un petit cercueil, tous vêtus de couleur sombre, sauf Sofia qui avait sa robe jaune sous sa veste, déterminée à montrer qu’elle pouvait faire des compromis, qu’elle ne se plaindrait plus de ce qu’avait Laia. Elle pleura évidement sa soeur, l’appelant, ne comprenant pas l’absence et l’expression « partie pour toujours », mais elle connut la vraie douleur en sourdine, la rencontrant au fil des années, fur et à mesure qu’elle comprenait ce que cela impliquait. A 3 ans, elle restait sourde aux explications mais avec l’âge, elle découvrait tout, se mettait à entendre, peut-être trop d’après elle, faisant son chemin dans un cadre où Laia était un sujet tabou, mais un sujet à parler, où les Bowen fuyaient cette douleur inoubliable ou qu’ils essayaient de l’assumer. Ils ne surent jamais contrôler cette perte et les parents Bowen le comprirent dès les premiers instants. Paris, ville de la rencontre devint Paris, ville funèbre. Peu après le décès de Laia, Michael accepta un poste en Afrique, à Pretoria et Sofia fit la connaissances de vrais félins, ceux qui avaient dû peupler les rêves de Laia tandis qu’elle rêvait de poneys roses, mais elle vit plus de zèbres durant ces quelques années, lui faisant ainsi presque oublier les chevaux. Finissant par attribuer à Pretoria l’idée de la fuite, de la phase après Laia, Michael et Carmen décidèrent de partir pour le Québec, au Canada avec Sofia, 8 ans.
Un nouveau chapitre pour les Bowen, un renouveau. Carmen était enceinte à nouveau et donna le Québec comme ville native à sa nouvelle fille, Camelia Elizabeth ; Elizabeth pour l’héroïne d’Orgueil et Préjugé, la petite soeur de Jane, la fille au caractère fort et elle en eut bien besoin face à sa grande soeur. Sofia n’avait jamais pas réellement été une fille difficile, peut-être parce qu’elle n’avait que peu de matière sur laquelle se plaindre. Elle avait en quelques sortes tout ce qu’elle voulait bien que ce qu’elle voulait vraiment, elle ne pouvait l’obtenir. Mais durant sa vie africaine où elle aimait se voir comme une indigène, elle eut un petit lion issu d’un mauvais trafic probablement. Mais elle finit par comprendre qu’il serait mieux en réserve ou Michael et Carmen comprirent qu’il était temps de poser une limite. Qui sait, c’était le bronx silencieux chez les Bowen. Mais le Canada marquerait un réel retour à la réalité et comme preuve, avant d’emménager au Québec, la famille se rendit à Paris. Mais cela ne changea pas réellement la donne pour Sofia, cela l’enflamma même, l’amenant à vouer une certaine haine envers sa petite soeur. Elle refusait de la toucher, de s’attendrir, criait au changement de nom. Camelia n’avait pas droit au prénom Elizabeth marquant un certain lien avec Laia, faisant un jeu de mot avec le prénom Jane. Elle n’avait pas le droit à ce second nom et surtout, Sofia ne voulait pas une autre petite soeur. La crise passa, mais la rancoeur resta. A l’aide d’un psychologue canadien qui avait succédé à un africain, Sofia apprit à tolérer Camelia et bien vite, la fois où Sofia avait déposé Camelia sur le pas de porte d’une autre famille devint une blague, la fois où Camelia fut perdue au parc une erreur, une chose qui n’était pas de la faute de Sofia qui avait dit qu’elles jouaient à cache-cache et qui avait poussé son amie de l’époque et la mère à partir. Néanmoins, Sofia ne sembla jamais accepter sa petite soeur, faisant ses armes de son côté, multipliant les activités hors maison pour fuir l’ambiance familiale, accueillant avec joie les soirées qui succédèrent aux après-midi, laissant le jus d’orange être remplacé par la vodka ou les mélanges, s’amusant de la possibilité qu’un brownies d’avant puisse contenir de l’herbe. Mais elle ne sombra pas dans le mauvais côté, venant même à étonner son entourage en se rendant à l’hôpital le jour où Camelia eut une crise d’appendicite. Sofia ne l’expliqua pas, mais cela lui était insupportable que Camelia soit à l’hôpital, ait pu emprunter une ambulance. Cela lui était intenable d’être dans un monde loin de cette réalité, de ne pas savoir, de juste ressentir et essayer de comprendre par elle-même, alors elle vint à l’hôpital. Elle ne fut pas plus chaleureuse que d’habitude, mais s’énerva contre sa mère quand cette dernière se disputa avec Camelia, hurlant presque quand ses parents notèrent ce front commun. Elle ne se présenta pas le jour de sortie de Camelia, ne rentrant que tard ce soir-là, mais elle rentra alors qu’elle aurait pu dormir ailleurs. Petit à petit, Sofia apprivoisait la présence de sa soeur, mais continuait à subir l’absence de Laia, se refusant toute complicité réelle avec la petite Camelia, refusant toute chose pouvant faire concurrence à Laia car la compétition n’était pas juste : Laia n’avait eu que trois ans.
Sofia n’apprivoisa jamais sa douleur qui venait par vague, s’étouffait avant de la rendre malade le temps d’un mois puis finissait par s’essouffler avant de reprendre un second souffle, mais elle décida de dominer l’autre douleur, de sauver le monde comme disait en riant son grand-père paternel. Elle commença médecine après un parcours voué à la science. Peut-être nourrissait-elle le rêve de sauver les gens d’une mort d’apparence simple, stupide ou lourde, peut-être voulait-elle voler les biens à la Mort comme on lui avait volé Laia, faire un juste retour, peut-être espérait-elle qu’un jour, inconsciemment, Laia puisse revenir à la vie. Et fonctionnant sur le mode de vie des Bowen, pour entamer cette voie, Sofia déménagea à New-York pour y faire ses études, emménageant dans un duplex payé par sa famille. Cela pouvait sembler grand pour une étudiante, pour une jeune, presque capricieux, mais Sofia n’aime pas les endroits confinés, les choses trop proches; cela l’étouffe. Elle est habituée à l’espace, à la distance, chose qui lui avait été donnée à ses 3ans sur un plateau d’argent. Et bien vite, elle finit par venir voir ses parents que pour Noël, le temps de quelques jours avant de partir skier avec des amis malgré les plaintes de sa famille, puis le temps d’une semaine ou deux en été, passant le reste du temps à travailler ou à l’accorder à des amis. Au fond, Sofia n’accepta pas le décès de Laia et continua à fuir ce passé en évitant le présent de familial qui ne cessait de la ramener à la réalité. A la maison canadienne, il n’y avait que Michael, Carmen et Camelia.



Le monde était devenu neuf, avait changé de couleur. Là où Sofia avait eu l’habitude d’être habitante, naturalisée, chez elle, était devenu étranger. Elle était devenue étrangère à ces milieux qu’elle connaissait tant, à ce miroir parfait de son monde, celui qu’on avait nommé bêta. Mais aujourd’hui, son monde bêta n’était plus. Il n’y avait que le monde alpha, celui où habitaient des doubles possédant néanmoins une vie bien différente, peut-être trop. Cela semblait clair à Sofia qu’elle finirait par retrouver son double, son doppelganger. Et en entendant des rumeurs, des conversations entre deux bêtas, Sofia eut le souffle coupé. Dans le monde alpha, les choix avaient été autres, les choses s’étaient déroulées autrement. Ceux qui avaient choisi l’amour au lieu d’une occasion voyaient en leur double alpha celui qui avait préféré l’occasion, ceux qui avaient réussi se voyaient en perdant, ceux qui avaient choisi l’option a, pouvaient voir leur double ayant pris la b, ceux qui avaient perdu un être cher pouvaient le voir bouger dans le monde alpha ou bêta.
Sofia ne laissa pas la folle idée germer dans son esprit, vivant au contraire pleinement cette fusion entre les deux mondes, fuyant une possible réalité comme elle avait fui la sienne, mais elle fut bien vite confrontée à son double avec sa réalité comme elle était confronté à la sienne quand elle allait à Paris, dans la cimetière et qu’elle faisait face à cette pierre blanche enfantine. La vérité la frappa en plein visage au milieu d’un tunnel de métro quand sa propre voix s’éleva haute, forte, las alors que sa bouche était restée clause :
« Laia, bordel, tu m’entends ou t’es devenue sourde ? »
Une main attrapa plutôt durement son bras, laissant transparaître une légère faiblesse rendue moindre par un désespoir, la faisant se retourner et le souffle de Sofia se coinça dans sa gorge. Elle n’avait même pas entendu les « Laia » ayant appris bien trop tôt que ce nom était donné à d’autres et face à cette fille de sa taille, au visage aux même traits mais paraissant durs, fatigués, elle eut du mal à comprendre ce que ce nom signifiait, mais elle comprit qu’elle était face à son doppelganger, la Sofia Alpha qui semblait plus qu’agacée, habillée d’un blouson usé tout comme le jean.
« Pourquoi tu tires cette tête ? Tu m’saoûle, c’est pas possible. »
La Sofia alpha n’avait visiblement pas percuté que face à elle se trouvait son double et cela, Sofia le comprit. Mais le reste ne fit pas son chemin, laissant Sofia arrêtée face à ce miroir se mouvant. Pour la première fois peut-être, elle prit pleinement conscience de ce qui s’était arrivé, de combien le monde était fou au point d’avoir fusionné avec un autre, de combien il pouvait être vieux et combien sa famille était loin sans possible communication. Et cela lui coupait les jambes, la laissant comme inerte face à l’alpha qui commençait à se mordiller la lèvre inférieure, signe qu’elle se retenait de s’énerver.
« T’es pas possible, continua-t-elle, Mais il faut que tu m’aides. Tu as l’argent ? J’en ai vraiment besoin, sinon... j’suis mal barrée quoi. Laia ? Alors ? »
Elle attendait, commençant à hausser un sourcil, serrant même le poing, mais son «alors» fut une claque qui réveilla Sofia et la fit trembler. Elle avait l’impression de prendre connaissance de son corps, de sa lourdeur, de sa maladresse en même temps qu’elle avait l’idée d’être un automate qui sortit l’argent de son porte-monnaie et à peine l’eut-elle sorti que l’Alpha le prit avec une vitesse trahissant une peur de ne jamais l’avoir et pourtant, elle n’y avait pas jeté un regard.
« Merci, mais ça va pas ? »
Une légère inquiétude avait fait son chemin dans le regard sombre de l’Alpha, le regard que devait avoir Sofia quand elle était de mauvaise humeur, mais bien vite, elle haussa les épaules, le regard cherchant déjà un autre soutien pour ne pas voir celui de Sofia.
« Non, ça va, finit par réussir à dire Sofia.
« Alors fais pas une tête de conne, Laia, franchement. »
Il sembla à Sofia que son double la salua avant de s’en aller, disparaissant aisément à travers les personnes marchant dans le métro ou Sofia n’avait pas réussi à laisser son regard sur elle longuement, la nouvelle ayant trouvé place dans son cerveau, s’y étant même lové. Laia. Dans le monde alpha, la folle idée que Laia Jane soit en vie était réelle et n’avait rien de fou. Cette nouvelle aurait pu sceller les bottines de Sofia au sol, mais au contraire, la Bowen ne réussit pas à tenir en place, prenant irrémédiablement la fuite, étant à vif, malade à l’idée que Laia soit vivante, blessée à jamais qu’une autre ait eu sa Laia. Sa Laia était en vie. Ici. Son double avait Laia, possédait son rêve le plus cher, tellement cher que cela lui demandait sa force que d’oser y rêver, l’étouffait quand elle se permettait de se demander ce que serait devenu Laia. Ses pas la ramenèrent à sa trame où le métro arrivait et dans un raclement, Sofia s’arrêta, le coeur en chamade. Laia était en vie dans le monde alpha. Elle ne pouvait laisser passer ça. Sofia avait déjà le souffle court, les jambes endolories tant elle était tendue quand l’idée fit son chemin et déjà, elle empruntait la voie que son double avait pris après son départ et la chance étant de son côté, elle retrouva rapidement la Sofia alpha qui finissait de parler avec quelqu’un. Et ainsi Sofia suivit son double dans l’espoir inavoué ou n’arrivant pas à faire son chemin, de retrouver Laia. Il lui sembla que l’alpha l’avait vu, aperçu, mais ne sembla pas lui prêter grande attention, continuant son chemin, semblant parfois néanmoins raser les murs jusqu’à une rue n’inspirant pas confiance. Et la suite ressembla à une sombre blague, à un humour que trop ironique. La Sofia alpha l’avait parfaitement vue, l’avait entraîné loin de la station métro pour finalement la planter pour une voiture sale, une dans laquelle Sofia aurait eu honte de monter tant elle faisait laide, semblait pas chère, sur le point de casser, ou tant que c’était un tas de ferrailles. Mais son double monta, rejoignit une personne qui la montra elle, mais l’alpha fit signe de ne pas s’y intéresser et la voiture démarra dans un mauvais bruit, laissant une Sofia sur le trottoir, décontenancée, puis à vif. Sa chance de voir Laia s’était envolée. Elle avait essayé de traîner autant que possible dans la station de métro qu’avait traversé la Sofia Alpha, elle avait arpenté ces rues qu’elle avait emprunté. Sofia avait cherché en vain son double, y mettant son énergie pour ne pas sombrer. C’était comme réellement perdre Laia, sauf qu’elle avait l’impression de pouvoir lutter contre, alors elle luttait. Et l’impossible survint aussi soudainement que la première fois qu’elle avait vu Sofia, par un homme mal fagoté, sale, à la recherche d’argent qui s’effraya à sa vue.
« Merde, Sofia ? C’est toi ? C’est pas possible... Jimmy avait dit... je te croyais morte, merde. »
Morte. La surprise n’eut pas besoin d’être feinte et encore moins l’incompréhension qui amena le vieux à raconter l’histoire. Sofia l’Alpha était partie au Mexique, mais comme disait un proverbe, trop de quelque chose tuait quelque chose et l’histoire voulait que trop de drogue tue la Sofia. L’Alpha était décédée et pour ne pas avoir de problème, la personne l’accompagnant s’était occupée de cacher le cadavre. Au Mexique, cela n’attirerait pas le regard au pire, mais le karma s’était mêlé, envoyant en prison la personne, le Jimmy. Son double était décédé. La Sofia alpha n’était plus. Sofia avait l’impression que son coeur s’était arrêté et que sa peau refroidissait, imitant l’Alpha. Elle avait l’impression de sentir sa peau s’effriter.
« Sofia, t’as failli y passer. J’sais pas comment tu t’en es sortie, mais essaie de revenir sur le bon chemin. T’es une bonne petite, t’as une famille. Enfonce-toi pas, mais je sais que t’en as rien à foutre, que c’était pas assez grand pour toi et cette Laia, mais reste pas dans cette merde...»
Le sermon dura encore un moment tandis que Sofia essayait de comprendre ce que cela lui faisait de savoir que chez les alpha, elle était décédé. Décédée d’une overdose. Ici, elle était une droguée n’ayant pas eu besoin d’avoir sa soeur, ayant vraisemblablement eu une altercation avec cette dernière et avant de comprendre, Sofia siffla :
« Je sais, je vais me rattraper. »
Le vieil homme sembla tout content, mais ne manqua pas de lui demander de l’argent pour soit-disant la préserver de toute tentation de retomber. Sans argent, on n’avait pas de substances. Il ne s’intéressait pas plus à la Sofia alpha et à Sofia elle-même. Alors elle lui donna ce qu’elle avait, laissant le jeu commencer ou la nouvelle chance. Celle de connaître Laia et laisser la bêta triste derrière elle, dans un autre monde.

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RELATION AVEC VOTRE PERSONNAGE; Une cinquantaine de mots minimum.
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PSEUDO OU PRÉNOM; Jade
ÂGE & NIVEAU SCOLAIRE; old, mais pas assez pour boire en Amérique (a) et côté scolaire, j'étais plus très loin de mon entrée dans le monde du travail et j'ai appris que finalement, si, j'en suis loin --> études, quand tu nous tiens (a)
COMMENT AVEZ-VOUS DÉCOUVERT LE FORUM? par la juliette bêta
ET POURQUOI VOUS ÊTRE INSCRIT? parce que réellement, c'est un contexte hallucinant. Quand j'ai reçu le lien, je m'attendais à quelque chose avec des vampires et magnifique surprise Un contexte vraiment original, du jamais vu et j'ai tout lu, annexes comprises, choses rares en principe (a) et en plus, le forum est bien fait, semble bien tenu et si Juliette est là et active, c'est que c'est un forum cool --> plus sérieusement, cela faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvée face à un forum original avec des explications simples, lues rapidement et donnant juste une huge envie de s'inscrire (a) C'est du génie doppelganger bravo !
COMMENTAIRES OU SUGGESTIONS; YOU ROCK ! et je pense qu'il faudrait proposer doppelganger pour le mail que le bazzart envoie chaque semaine, mais je ne sais pas si vous l'avez déjà fait, mais Doppelganger mérite d'être connue <3

Dans le cas où mon personnage prenait une grande importance sur le forum et que je le quitte pour une raison ou une autre, j'accepte qu'il soit transformé par l'équipe administrative de Doppelgänger en personnage prédéfini. Ceci facilitera la situation pour les membres qui auront une relation avec mon personnage.

Les crédits seraient alors adressés à jadou'/mockingjay avec un lien vers mon site web aucun.